accueille à bras ouverts nos seigneurs reptiliens.

mardi 30 mars 2010

Si je vous en parle, je devrais vous tuer (3) : James Cameron et le secret de MKULTRA

Définitivement ma favorite. Asseyez-vous, éteignez vos cigarettes et attachez vos ceintures, on est partis pour un ride du feu de Dieu. J'aimerais pouvoir écrire une introduction épique à cette histoire de malade, mais je dois reconnaître ne pas pouvoir faire mieux que l'auteur lui-même. Jugez vous-même.

"Les informations contenues dans la vingtaine de pages que compte ce document vont ébranler la façon dont vous voyez le monde. Si vous vous préparez à le lire, faites preuve d'une extrême prudence. Votre monde et vous ne serez plus jamais les même alors que l'Histoire s'effondre devant vos yeux."

Voilà ce qui s'appelle avoir confiance en son médium. Mais entrons dans le coeur du sujet. Vous pensez, je suppose, que Titanic a pulvérisé les records d'entrées parce qu'il s'agit d'une histoire épique, un mythe moderne qui s'attache autant à des évènements grandioses qu'aux turpitudes sentimentales d'un couple auquel on s'identifie, portée par une réalisation compétente et des effets spéciaux spectaculaires. Et bien, vous avez tort : Jim Cameron doit son succès à une chose, une seule : l'utilisation à travers le médium cinéma des technologies de contrôle mental développée par MK ULTRA

Si vous êtes un fan, peut-être savez-vous que Jim Cameron a quitté son emploi de routier à la fin des seventies et a trouvé un financement auprès d'un groupe de dentistes pour produire son premier film, Xenogenesis. Et bien, vous vous trompez ! Les dentistes étaient en fait un groupe de psychologues franc-maçons financés par la CIA pour tester sur le terrain les nouvelles découvertes en matière de contrôle de masse.

Comment l'auteur du document, Morningstar the Lightbearer, a-t-il réussi à découvrir tout ça ? Par recherche rigoureuse, en recoupant des faits avérés et en comparant des documents historiques ? Que dalle. Soyons sérieux : on parle d'une conspiration mondiale qui couvre consciencieusement ses traces, impossible donc de remonter jusqu'à la vérité avec des méthodes d'investigation traditionelles ! Non, Momo a décodé les symboles dans les scripts de Jim, a sauté sur la moindre coïncidence et en a tiré la moitié de son cul. Et ses découvertes sont fascinantes.

Car toute la carrière de Jim est un livre ouvert aux yeux de l'initié. Son passage chez Roger Corman ? La boîte de prod' de Corman s'appelle New World Pictures, parce quelle blanchit l'argent du Nouvel Ordre Mondial (New World Order, ou NWO) dominé par les Franc-Maçons. Son travail sur les décors de Battle Beyond the Stars ? Une allégorie d'une véritable bataille spatiale datant de plusieurs millénaires. Les lumières bleues sur Terminator, choix artistique ? Pauvres ignorants : le bleu est le symbole des trois premiers degrés de la Franc-Maçonnerie. Le film contient la phrase "new order of intelligence", référence directe au NWO, bien sûr. Terminator tout entier est un message subliminal forçant les gens à se conformer aux ordres du NWO sous peine de termination.

Aliens ? Une préparation du public pour qu'il accepte le futur mensonge d'une attaque extraterrestre, une simulation que le NWO utilisera pour rallier le monde sous la bannière de l'ONU, qui pousse sur le terreau d'une autre expérience de la CIA, la diffusion radiophonique de la Guerre des Mondes de Wells, tout comme The Abyss, utilisant pour la première fois des effets infographiques développé par MK ULTRA.

Avec Terminator 2, Cameron commence à douter du bienfondé du NWO et tente de faire passer un message dissident à travers une scène d'électrochocs coupée au montage par ses maîtres. Il rentre dans le rang pour True Lies, dont le titre est - évidemment, s'il vous plaît, ne soyez pas obtus - une référence à Aleister Crowley.

Titanic est la cerise sur le gâteau. Je vous raconterais bien comment Cameron utilise les technologies offertes à ILM par MK-ULTRA pour projeter dans l'inconscient collectif les minutes d'une guerre occulte entre la Franc-Maçonnerie et l'Ordre de Belial pour le contrôle du monde libre à coups de magie et de sociétés secrètes - dont les Jésuites - mais je m'en voudrais vous gâcher ce merveilleux document. Suivez le lien, lisez le document, et voyez votre conception du monde voler en éclats !

Et c'est sur cette merveilleuse histoire que se conclut notre tour des conspirations débiles. Si vous en avez, n'hésitez pas à nous en parler dans nos commentaires!

jeudi 18 mars 2010

Si je vous en parle, je devrais vous tuer (2) : le plus long mensonge de l'histoire


On continue notre plongée en apnée vers les profondeurs de la réflexion latérale et du cogito interruptus avec une petite perle psychotronique venue d'Allemagne, j'ai nommé...

Le docteur Niemtiz et l'hypothèse du Temps Fantôme

Regardez votre calendrier : il se trompe. Cet article n'a pas été écrit en 2010, mais en 1713. La raison est simple : on vous a menti, le Moyen-Âge n'existe pas. On a simplement sauté 300 ans entre 614 et 911 après Jay-Cee. Et sans le bon docteur Hans-Ulrich Niemitz - qui a un nom idéal pour devenir un génie du mal, mais je m'égare - personne ne serait au courant.

Comment a-t-il mis à jour ce terrible secret ? En étudiant les réformes du calendrier. Je sais pas si vous savez, mais établir un calendrier qui tient debout, c'est du vrai travail. Le calendrier julien - comme Jules César, vous savez ? Un grand type, du fenouil sur la tête, a conquis les Gaules - prenait déjà en compte les années bissextiles, mais pas les années tropiques. Résultat, on tombait un jour trop court tous les cent ans.

Vous suivez toujours ? Parce que ça va s'emballer. En 1582, le pape Grégoire en a sa claque de fêter le dimanche de Pâques dix jours avant l'équinoxe et ordonne une réforme du calendrier. On passe à ce qu'on appelle le calendrier grégorien, qui est peu ou prou celui qu'on utilise aujourd'hui par défaut. Et c'est en se penchant sur cette réforme que Niemitz tilte : la dernière fois qu'on avait corrigé le calendrier julien pour le coller au cycle solaire date du concile de Nicée, en 325 après M.C. Christ. La réforme grégorienne est en 1582. Il y a donc 1264 années, qu'on va arrondir à 13 siècles. Donc 13 jours de retard, non ? Ben non, le calendrier grégorien ajoute juste 10 jours.

Niemitz se dit : dix jours, donc dix siècles entre les deux conciles. Et il mène son enquête. Je m'en voudrais de priver Dan Brown* d'un nouveau roman, je vais donc passer sous silence les aventures rocambolesques de notre héros scientifique dans sa quête de savoir que l'Église catholique cherche à maintenir dans l'ombre et sauter directement à la conclusion du bon docteur : on est allé direct de 614 à 911, sans passer par la case départ, sans toucher les mille piastres.

Pourquoi, par qui, comment ? C'est là que ça devient drôle. Voyez-vous, durant cette période règne sur le Saint-Empire romain germanique Otto III, un petit gars monté très jeune sur le trône et considéré comme un prodige par à peu près tout le monde. L'ennui, c'est que le poste est finalement assez routinier et le petit génie s'emmerde. Mais il a un bon pote aussi malin et geek que lui : Gerbert d'Aurillac, aussi connu sous le sobriquet de Pape Sylvestre II. Suspecté de sorcellerie, il aurait ramené un grimoire de sortilèges de l'un de ses voyages en Empire ottoman ; il avait aussi une tête mécanique qui parle et il était capable de calculer des racines carré de tête, ce qui n'est pas si facile. En gros, si ces deux-là étaient nés au XXe siècle, ils se seraient rencontrés au MIT et auraient joué à Donjons & Dragons ensemble.

Manque de bol, à l'époque il n'y avait ni PS3, ni logiciel libre, ni conventions de jeux de rôle, et les deux comparses s'emmerdent ferme. C'est dangereux de laisser des gens intelligents s'emmerder : ils attrapent des idées bizarres. Otto, par exemple, décide que ça serait super-cool d'être l'empereur du millénaire. Et Gerbert, toujours au taquet, lui répond que ouais, ça serait une super idée ! D'ailleurs j'ai écrit un super roman de gestes avec des héros qui tuent, des épées magiques et tout ! On pourrait s'en servir pour boucher les trous ! Et d'après Niemitz, ainsi fut fait.

Vous allez me dire : mais Otto III était effectivement l'empereur du millénaire! Il a régné de 996 à 1002 ! Je vous répondrai : pauvres naïfs. Ben non, tiens, si vous le croyez, c'est justement parce que la machination diabolique d'Otto et Gerbert a parfaitement fonctionné. Otto et Gerbert ont régné autour de 700 et des poussières.

Comment s'y sont-ils pris ? Simple. Otto avait encore de bons contacts avec l'Empire byzantin de par sa maman qui y passait souvent ses vacances. Or, l'empereur du coin, Constantin le VIIe du nom, était en train d'organiser une grosse réforme de ses archives impériales. Les anciens documents étaient écrits en grec maiuscula et l'usage de l'époque préfère le minuscula qui permet plus de subtilités typographiques : Constantin décide de tout faire réécrire par ses moines. Otto lui suggère : pourquoi ne pas changer les dates en passant et détruire les originaux ? Il y a de grandes choses à faire en inventant 300 ans d'histoire, genre : écrire des prophéties qui se réaliseront, créer des héros mythiques, tout ça... Constantin se laisse convaincre : il en profite pour créer de "vieux" documents justifiant l'existence de quelques reliques à l'origine douteuse, notamment.

Otto et Gerbert, eux, s'activent à inventer Charlemagne. Ça justifie leur empire, ça leur donne un rôle-modèle plus grand que nature et c'est une histoire qui déchire : Charlemagne, c'est Aragorn en mieux. Une épée magique, de joyeux compagnons, un fidèle lieutenant à la mort tragique, des trahisons, des batailles... Et tant qu'à faire, Otto s'en fait son ancêtre pour montrer à quel point lui aussi, il est grandiose.

Le trio profite du bordel complet des calendriers de l'époque pour maquiller l'affaire. Après tout, à peu près toutes les peuplades du coin ont leur propre calendrier à l'époque, et les deux empires eux-même en utilisent plusieurs. Quelques réformes plus tard, et hop : ça y est, on est en l'an 1000, maintenant tout le monde la ferme et fait comme si de rien n'était.

J'aime bien cette théorie parce qu'elle essaie un brin d'être crédible. Elle a ses défenseurs chez certains historiens (bien qu'on ne leur parle pas trop pendant les congrès d'Histoire), des articles ont été écrits sur le sujet dans les journaux spécialisés, ce genre de choses. Malheureusement, elle tient debout comme un ours polaire sur un monocycle et, au niveau divertissement, elle manque un peu d'envergure. Niemitz et ses partisans ont beau la défendre avec des arguments comme les datations approximatives, le marasme culturel du haut Moyen-Âge et autres joyeusetés, les historiens sérieux, eux, se demandent gentiment ce qu'ils ont fumé pour croire à ça.

Mais imaginer qu'on a écrit les chroniques carolingiennes comme certains professeurs de linguistique écrivent le Seigneur des Anneaux et que l'empereur de Byzance a maquillé ses reliques comme des voitures volées, avouez que ça vaut son pesant de pistaches grillées. Si vous voulez plonger, c'est ici que ça se passe.

*Dan, cette fois-ci, pense à mon chèque.

lundi 15 mars 2010

Si je vous en parle, je devrais vous tuer (1) : le peuple serpent, maître du monde


Les théories du complot font partie de notre vie quotidienne : que ce soit la vérité sur le 9/11, la domination mondiale par la franc-maçonnerie, les Protocoles des Sages de Sion, le faux alunissage américain ou la mort de Lady Diana, nous avons tous un cousin, un collègue ou un voisin qui croit dur comme fer à une de ces vérités cachées aux yeux du grand public, mais accessibles à certains initiés capables de déchiffrer les vagues indices que le Nouvel Ordre Mondial laisse passer à travers les mailles de ses filets.

Disons que j'ai du mal. Il vaut mieux laisser tomber les a prioris et choisir, face aux indices qu'on détient, l'explication la plus simple. Ça ne permet pas d'arriver à coup sûr à la vérité, mais ça évite de se tromper lourdement et de croire des conneries. Après tout, on a pu obtenir des fusées, des ordinateurs et des greffes d'organes avec ce genre de méthodes. Néanmoins.
Je ne crois pas aux théories du complot (pas plus que je ne crois aux actes de propagandes, quels qu'ils soient, mais c'est une autre histoire). Elles apportent pourtant quelque chose d'utile : elles sont fun ! Après tout, sans elles, pas de Joseph Balsamo, pas de trilogie Illuminatus, pas de Pendule de Foucault, pas de Vente à la criée du lot 49... Tant qu'on ne les prend pas au sérieux, ce sont des fictions amusantes et, mises dans les bonnes mains, ça peut donner des chefs-d'oeuvre.

Mais foin d'introduction : je vous offre céans trois des théories du complot les plus fondues du bulbe que je connaisse. Si vous en avez de meilleures, n'hésitez pas à me les envoyer. Bon amusement et faites attention : votre ordinateur est peut-être surveillé par les Illuminati.

David Icke contre les reptoïdes
Je ne sais pas si vous savez, mais "V", une des séries fétiches de ma jeunesse, a subi un remake récent à la télévision américaine. Je ne suis pas contre par principe, mais là où, par exemple, Battlestar Galactica partait d'une série stupide et kitsch pour donner au final un truc regardable, "V" s'inspire d'un des téléfilms les plus malins de son époque - et on parle des 80's, le moyen-âge de la télévision - pour en sortir une série qui, au vu des quatre permiers épisodes, m'a l'air particulièrement conne.

Pourquoi ? Ma théorie est : parce que les scénaristes sont de grosses feignasses. Au delà des situations cliché au possible et des personnages épais comme du papier à cigarettes, ils ont simplement pompé ligne par ligne une des théories du complot les plus tarées qui soit : l'invasion des Reptoïdes.

"Invasion" n'est d'ailleurs pas le mot juste : nous sommes, nous homo sapiens sapiens, les usurpateurs, et les Reptoïdes sont les véritables maîtres de la Terre. Cette race extra-terrestre est née sur la planète Draco, mais une diaspora stellaire a mené les Annunaki, comme ils s'appellent entre eux, sur notre petit bout de roche orbitant autour du soleil. À peine arrivés, les Reptoïdes sont en cruel manque de main d'oeuvre et décident de créer une race d'esclave : l'humanité. Mais celle-ci devient ingérable et les Reptoïdes prennent leur mal en patience pour dominer la planète discrètement plutôt que rester sous les feux de la rampe.

Bien sûr, leur biologie est tout à leur avantage : en plus de boire du sang, ces monstres plus anciens que l'humanité elle-même peuvent changer d'apparence, ce qui leur permet de se cacher en plein jour. Malgré ça, les Annunaki décident de construire plusieurs bases au coeur même de la Terre, qui est bien entendu creuse, comme chacun le sait. Après tout, une petite retraite peinarde pour sortir du costume et se délasser dans un spa en bouffant des souris apéritives, c'est jamais perdu pour personne.

À partir de là, ils vont laisser l'humanité sur le devant de la scène et tirer les ficelles en coulisse. Comment ? En fondant des sociétés secrètes, pardi ! Ils mettent ainsi en place plusieurs complots où ils invitent une poignée d'humains en leur faisant croire qu'ils sont les Élus pendant que la masse moutonne gentiment. Et comme public relations, les Reptoïdes sont particulièrement efficaces : toutes les conspirations sont des succès critiques et publics. Jugez plutôt : la Table ronde, le Prieuré de Sion, les Templiers, les Franc-Maçons, les Illuminés de Bavière, la Comission trilatérale, le FMI, les Nations Unies... Ces sociétés sont dirigées par des lignées entières d'hybrides humano-reptoïdes conçus selon un programme d'élevage strict et précis. Oui, un peu comme dans Dune. Parmi ces familles en partie extraterrestres, on trouve les Rotschild, la famille royale anglaise, les Rockefeller et Kris Kristofferson*. Encore une fois, du beau monde.

Et cette théorie explique tout. Tout, tout, tout. Le moindre mythe, le moindre couac dans l'Histoire, la moindre théorie du complot est recyclée pour entrer dans le moule. Et qui s'occupe d'écrire tout ça ? David Icke.

David Vaughan Icke, né en 1952 en Angleterre, a d'abord été connu comme commentateur sportif et fils de Dieu. Qui sommes-nous donc pour mettre en doute sa parole ? Il a écrit des milliers de pages sur le sujet, qui ont été adaptées en livres audio et en documentaires. Pourquoi ? Parce que son fanbase qui est plus grand qu'on ne le croit. David rassemble des milliers de personnes à ses conférences et son site web rameute des centaines de milliers de hits par semaine. Bon, son public est surtout constitué de gens dont l'éducation n'est pas vraiment au top. Après tout, il faut peu d'esprit critique pour croire réellement à cette histoire d'hommes-lézards vampires et métamorphes dominant le monde. Et encore, sachez que je n'ai parlé que des aspects les plus crédibles des théories de Icke : parce que ces putains de seigneurs lézards sont également des entités pan-dimensionnelles se nourrissant d'énergies négatives et utilisant les quatre dimensions de l'espace-temps comme projecteur holographique pour tromper l'humanité. Oui, tout ça.

Au delà de la volonté des gens - vous et moi y compris - de croire à des trucs improbables pour conserver un minimum de merveilleux dans leur vision du monde, je suis un jour tombé sur une autre explication pour le succès des théories de Icke : il s'agit en fait d'un réseau parallèle d'antisémites. Icke ne pouvant légalement pas écrire que les Juifs mangent des bébés et être publié dans le Royaume-Uni, il a simplement remplacé "Juifs" par "Lézards vampires de l'espace" et paf : ça marche. Ca se tient à moitié, surtout dans les petits détails, comme le lieu d'origine des lignées hybrides (vous avez dit Israël ? Vous gagnez un kilo de sucre).

Mais ce serait un peu sombrer dans la théorie du complot soi-même, non ? Je préfère donc penser que Icke et ses suivants, gentiment demeurés et sans raison d'avoir la moindre estime de soi, sont juste pétris de haine envers le monde en général et que se croire le dernier bastion de la résistance humaine contre la dictature reptoïde peut faire du bien à l'égo, même si ça ne rend pas beaucoup plus malin.

*authentique 

mercredi 3 mars 2010

Intermède Musical


Je suis un grand amateur de neurosciences et j'attends avec impatience un narcotique qui pourra me rendre synesthétique quelques heures durant. En attendant l'inévitable arrivée de la drogue de mes rêves, je vous propose d'écouter ce site. Non, pas se le faire lire par une voix synthétique aussi sexy qu'une horloge parlante : écouter ce que serait Surge si ce n'était pas le webzine que tous les jeunes branchés s'arrachent, mais un morceau de musique electro.

Tout ça grâce à CODEORGAN, une petite applique sympa et facile d'utilisation. Voici ce que l'auteur a à en dire :

CODEORGAN analyse le contenu de n'importe quel page web et le traduit en musique. CODEORGAN utilise un algorithme complexe pour définir la gamme, le style de synthé et la ligne de batterie les plus appropriés au contenu.

CODEORGAN commence par scanner la page et retirer tous les caractères qui ne se trouvent pas dans la gamme anglosaxonne (A (la) à G (sol)), puis analyse les caractères restants pour trouver les notes utilisées les plus fréquemment. Si le nombre de notes est pair, la page est traduite en gamme pentatonique majeure; si le nombre est impair la gamme utilisée est mineure.

Ensuite, CODEORGAN détermine quel synthétiseur utiliser. Il se base sur le nombre total de caractères sur la page - il y a pour l'instant 10 effets différents, et CODEORGAN choisit lequel utiliser d'après le pourcentage de contenu (sic).

Enfin, CODEORGAN choisit une ligne de batterie d'après le facteur "nombre total de caractères" sur "nombres de caractères étant des notes" - il y a pour l'instant 10 lignes de batteries différentes.


Au final, Surge : le morceau a son intérêt pour qui aime l'électro minimaliste, mais ça manque un peu de peps, de profondeur et de folie. Je vais essayer de contacter Pure Reason Revolution pour un remix.

samedi 20 février 2010

"J'ai Vu l'Éternité !" - Épisode 3 : George R. Price

Vu avez aimé l'histoire de Georg Cantor ? Comment il vécut, comment il est mort ? Ça vous a plu, hein, vous en voulez encore ? Alors voici l'histoire de...

George R. Price, l'altruisme en équation.

Ce n'est pas un mathématicien, mais c'est une équation qui l'a rendu célèbre et l'a mené à la folie la plus pure. George R. Price, né en 1922, est à la base un chimiste et journaliste scientifique qui a trempé dans la biologie et les sciences de l'évolution darwinienne. Price aide à développer plusieurs techniques d'imagerie médicale, participe aux recherches sur les greffes de foie, affiche son athéisme à une époque où c'est assez mal vu (ce qui cause son divorce, les mariages mixtes étant voués à l'échec) et rédige plusieurs articles incendiaires où il ridiculise les protocoles de recherche en vogue sur la parapsychologie et la perception extrasensiorielle qu'il trouve extraordinairement laxistes et mal fichus. En bref, un homme comme je les aime : il se retrousse les manches, réfléchit et sauve des vies.

Après quelques années vouées à la recherche à Harvard puis comme journaliste scientifique, il prend contact avec W.D. Hamilton dont il admirait les travaux sur la sélection naturelle, et commence à s'intéresser sérieusement à la question, mais il est coincé entre son bouquin sur la guerre froide qui n'avance pas et son boulot chez IBM, visiblement chiant comme la mort. Là-dessus, sa thyroïde se rebelle, la tumeur est traitée à temps, mais l'opération a deux conséquences : premièrement, son épaule reste paralysée et l'oblige à suivre un traitement à vie à la thyroxine et deuxièmement, l'assurance médicale décroche le pactole. Divorcé, ayant frôlé la mort, coincé dans un job de merde, il décide de profiter du magot pour tout larguer et se casser loin : direction l'Angleterre !

A peine arrivé, il reprend ses travaux sur Darwin et tout le bataclan, mais avoir approché la Faucheuse de si près a des conséquences fâcheuses sur son athéisme : il commence à voir dans ses recherches la main d'un esprit supérieur. Ses études et sa religiosité naissante culminent jusqu'à une crise mystique qui le pousse à se convertir au catholicisme. Pendant qu'il rédige plusieurs articles analysant le Nouveau Testament à l'endroit comme à l'envers, il commence à fatiguer quand on lui balance que les théories darwiniennes de l'évolution foutent en l'air la légitimité de l'altruisme. Sa réponse ? L'équation de Price. Si vous la voulez, c'est là que ça se passe, mais en gros ça donne :

w ∆ z = cos (w(i), z(i)).



Qu'est-ce que les maths ont avoir avec la gentillesse, vous allez me dire ? C'est très simple. L'équation de Price détermine l'évolution d'un trait transmissible. En gros, en traduisant un comportement ou un autre en équation et en fourrant le tout dans l'équation de Price, vous pouvez estimer la diffusion de ce trait le long du processus d'évolution. Les chiffres que donnent l'équation de Price se vérifient assez pour qu'elle serve de base à la plupart des modèles prédictifs basés sur un processus de sélection stochastique*.

Que se passe-t-il quand Price passe l'altruisme à la moulinette de son équation ? En définissant l'altruisme comme un comportement réduisant les chances de survie de l'individu mais améliorant celles du groupe tout entier, le résultat est en fait fort peu surprenant : l'altruisme est une stratégie qui marche. Non seulement les traits altruistes ont d'excellentes chances de se répandre dans une population, mais celle-ci a de grandes chances de croître et de multiplier.

Les résultats remonteraient le moral à n'importe qui, mais pas à Price. Au lieu de considérer tout ça comme une preuve de la bonté inhérrente de la Nature, il interprète l'altruisme comme un bug évolutif, un hoquet qui, de par les mécanismes dans lesquels il s'insère, prospère par hasard. Cette vision est en contradiction avec sa foi naissante, et c'est plus qu'il ne peut en supporter.

Écrasé par cette révélation, Price se cloître dans sa maison et fixe les murs pendant quelques semaines, puis se lève et invite tous les sans-abris qu'il trouve à dormir chez lui, pendant qu'il passe ses nuits à son bureau. Je vais vous montrer, moi, si l'altruisme est un bug ! Il passe tellement de temps à aider les démunis, les toxicomanes et les alcooliques qu'il perd son travail. Là dessus, ses hôtes dévalisent sa maison et il se fait jeter à la rue.

Price est détruit. Non pas parce qu'il est à la rue, non : parce qu'il ne peut plus aider les sans-abris. Il finit dans un squat, et s'ouvre le cou avec des ciseaux de manucure. Comme ça. Et il faudra vingt ans pour que ses théories soient redécouvertes et aient le succès qu'on sait : le fameux "W∆Z" devient un outil de base de la théorie des jeux, l'équation est un succès pratique dans les théories de l'évolution et George Price reste gravé dans les mémoires des spécialistes comme un monstre d'intuition et de travail qui a dû apprendre sur le tas les méthodologies et les outils de quintaux de sciences différentes pour arriver à exprimer ses idées. L'équation de Price a même sa propre page Facebook. Comme quoi, la science aussi à ses saints et ses martyrs.

*Oui, j'aime bien utiliser des mots longs comme un jour sans pain. Un procédé de sélection stochastique, c'est un mélange de hasard et de nécessité. Prenez cent dés, lancez-les et ne gardez que les six : voilà un procédé de sélection stochastique. C'est un des mécanisme au coeur de l'évolution : le hasard c'est la production des gènes par reproduction et mutation, la nécessité c'est le milieu naturel qui fait le tri en éliminant les individus qui ne sont pas adaptés, et laisse les autres se reproduire.


mercredi 17 février 2010

"J'ai Vu l'Éternité !" - Épisode 2 : Georg Cantor


On continue notre série sur les crâmage de cervelle par mathématiques interposées avec le type qui a inventé les ensembles sans limites. Applaudissez bien fort, c'est un type comme ça, je veux parler de...

Georg Cantor, explorateur de l'infini.

S'il vous faut d'autres preuves de la léthalité des mathématiques, laissez-moi vous présenter Georg Ferdinand Ludwig Cantor. Mathématicien allemand, né en Russie le 3 mars 1845 comme pourra vous apprendre Wikipedia*. Regardez-moi cette moustache. Ça, c'est de la moustache. Une moustache pareille doit avoir sa propre page Wikipedia.

Bref, Georg Cantor et sa moustache se sont très tôt passionnés pour l'infini en mathématiques et laissez-moi vous dire : ses travaux ont défini ce qu'était vraiment l'infini en mathématiques. Avant lui, on en parlait, on balançait le terme comme ça, un peu au hasard, et tout le monde faisait semblant de comprendre. Mais Cantor, lui, sait de quoi il parle.

L'ennui, c'est que dès qu'il en parle, la communauté des mathématiques le regarde bizarrement et non, ça n'a aucun rapport avec sa moustache. Ses découvertes sur la nature logique de l'infini sont particulièrement contre-intuitives. À quel point ? Il démontre que certains ensembles infinis sont plus gros que d'autres ensembles infinis, et j'ai chopé un des exemples que j'arrive à comprendre. Il se trouve même une nemesis, Leopold Kronecker, qui trouve que les maths c'est pour compter, et que pour compter, des ensembles finis c'est bien assez comme ça. Si les nombres entiers étaient assez bon pour Jésus Christ, ils sont assez bons pour Kronecker. Comme quoi, les puritains, on en trouve dans tous les domaines.

Cantor est donc frustré et se retranche dans son château pour déprimer tranquille, mais sa moustache lui suggère de trouver un moyen d'expliquer ça à ses copains. D'où la théorie des ensembles, un truc malin comme tout et aussi simple d'utilisation qu'une console Nintendo, au point que les écoliers à travers le monde entrent bien souvent dans les mathématiques par cette porte-là. Et ça marche : la théorie des ensembles, un petit gadget somme toute, est devenu une branche complète des mathématiques. Russel le cite à longueur de pages dans son Principia Mathematica. Cantor est à ce point épique.

Mais surtout, les théories de l'infini de Cantor profitent d'un truc qu'on pense avoir découvert avec Internet : le buzz. David Hilbert s'intéresse aux travaux de Cantor et, au lieu de vanter bêtement les mérites de la théorie, il s'en sert comme base pour un de ses 23 problèmes ouverts, une sorte de défi lancé au Congrès des Mathématiciens de Paris en 1900. Ces problèmes n'ont pas de solutions précises : ils s'agit de trucs qu'on pense probables ou crédibles en termes mathématiques mais qui flirtent avec les limites des théories de l'époque. Chercher à résoudre ces problèmes, c'est automatiquement repousser les susdites limites. Les matheux de l'époque se rendent vite compte que les théories farfelues, comme les infinis de Cantor, sont utiles et, dans certains contexte, sont en fait vachement intuitives. Et vu que tous les matheux présents s'y mettent, ils commencent tous à reconsidérer la théorie des ensembles infinis de Cantor comme quelque chose de pas mal, finalement. Merci Hilbert. Aujourd'hui, tu bosserais dans la pub ou la finance, ou bien tu tiendrais un blog.

Mais le drame arrive avec ceci :

"Pour tout ensemble infini a, tout ensemble infini b qui est subpotent à l'ensemble des parties de a et tel qu'il soit subpotent à b, est équipotent soit à a, soit à son ensemble des parties."

Celle-là, je crois que j'ai fini par la comprendre, mais si vous vous demandiez pourquoi j'ai disparu pendant une semaine, vous avez votre réponse. On l'appelle : l'hypothèse du continu. Ça signifie, entre autres, qu'il n'existe pas d'ensemble infini dont la taille, allons-nous dire, est entre celle de l'ensemble des nombres naturels et celle de l'ensemble des nombres réels. Bon, c'est peut-être un détail pour vous mais pour Cantor, ça veut dire beaucoup.

Le problème de Cantor, c'était d'arriver à démontrer l'hypothèse. Et il n'y est jamais arrivé. Ses recherches sur la nature des ensembles infinis lui font tourner la tête, son incapacité à prouver son hypothèse le mène à la dépression, il part en plein délire mystique sur la nature de l'infini et sa relation au divin. Lui aussi commence à délaisser les mathématiques pour la philosophie : il finit par associer les propriétés des ensembles infinis aux attributs divins, jusqu'à accepter que l'infini mathématique est, proprement, Dieu. Même ses hobbies partent en sucette : fervent lecteur et amateur de Shakespeare, il se lance, comme beaucoup d'autres à l'époque, dans la quête de la véritable identité du Barde. Il épluche consciencieusement la littérature élizabethaine et finit par considérer Francis Bacon comme l'auteur véritable derrière le pseudonyme. Ce qui, entre nous, tient autant debout qu'une girafe unijambiste, mais vu le peu de faits avérés qu'on a effectivement sur l'auteur, la porte reste ouverte à toutes les spéculations.

Là-dessus, son fils meurt. Cantor commence à déprimer sérieusement quand arrive le troisième congrès international des mathématiciens, durant lequel Julius König présente un article foutant en l'air la théorie des ensembles transfinis. Boum. Cette démonstration détruit complètement sa foi en Dieu et l'univers, et malgré les travaux d'Ernst Zermelo pointant les erreurs de König, Cantor finit sa vie détruit, abandonné par Dieu et meurt dans des circonstances étranges. Beaucoup pensent qu'il s'est suicidé, mais sa moustache n'avait aucun alibi valable, elle a disparu peu de temps après la mort de Cantor et on ne l'a jamais retrouvée. Aujourd'hui, ses ensembles sont dans tous les manuels de maths, ses idées sur l'infini sont évidentes pour le moindre intéressé et son rival, Kronecker, est considéré comme un gentil passéiste qui n'aura pas servi à grand chose. Dommage pour Cantor lui-même, parti vers un autre monde persuadé d'avoir été une merde. Mélanger les maths et Dieu est visiblement fatal.

*Wikipedia : quand vous êtes trop feignant pour faire de vraies recherches™

mardi 16 février 2010

"J'ai Vu l'Éternité !" - Épisode 1 : Kurt Gödel


Un des standards de l'horreur gothique reste le scientifique, souvent matheux ou physicien, dont les découvertes mènent à la folie. π, le film d'Aronofsky, touchait au thème de façon plutôt vraisemblable, mais vous savez ce qui est encore plus vraisemblable qu'un film ? La réalité elle-même. Laissez-moi vous présenter trois hommes dont les équations ont détruit l'esprit.

Avertissement : au cours de cette série, certaines libertés ont été prises avec la vérité historique telle qu'elle est généralement rapportée dans des documents sérieux. La version à retenir est, comme d'habitude, celle qui vous amuse le plus.

Kurt Gödel, le destructeur des mathématiques.

Ce gentleman naquit dans la noble ville de Brno, en Moravie. Je ne sais pas si vous savez, mais la République Tchèque a deux capitales, et Brno est la seconde : elle héberge, entre autres, le conseil constitutionnel et la cour suprême. Le centre des expositions de la ville a même accueilli un concert des Rolling Stones en 2008. C'est vous dire si, malgré son nom idiot, Brno est une ville qui en impose.

Mais revenons à Gödel et, pour comprendre pourquoi c'est un peu le James T. Kirk des mathématiques, vous allez devoir faire un détour par Bertrand Russell.

Mathématicien, philosophe et philanthrope anglais, Bertrand Russell décide un jour, pour s'occuper, de reprendre les bases même des mathématiques, en reconstruisant tout depuis le début à partir d'un système de logique formelle pour voir s'il n'y a pas un bug quelque part. Pour se faire, il part de quelques axiomes très, très simples concernant seulement les interactions entre une poignée de symboles abstraits et réinvente toutes les maths. Il s'est fait sérieusement aidé par Alfred North Whitehead et je peux comprendre, la tâche est encore plus compliquée qu'elle n'en a l'air. Pour tout vous dire, au bout du premier volume, après 379 pages de dérivations d'un système logique formel, voici ce qu'ils nous écrivent :

"En partant de cette proposition, il suit, maintenant que l'addition a été définie, que 1+1=2"

Vous ne rêvez pas, ils viennent de prendre trois cent soixante-dix-neuf pages pour arriver à la conclusion qu'un, plus un, égale deux. La preuve en est donnée une centaine de pages plus tard, dans le volume deux, accompagnée de cette note en bas de page :

"Cette proposition est parfois utile."

Comme disent les Britanniques : I shit you not.

Et là, arrive Gödel, d'un pas sûr, filmé de face, au ralenti, avec dans le dos un soleil couchant et en fond sonore, le thème de Commando. Vous vous rappelez, les épisodes de Star Trek où un ordinateur devient fou et réduit l'humanité en esclavage, puis le capitaine Kirk arrive et fait sauter le bidule en lui demandant de résoudre un paradoxe ? Gödel a fait pareil. Avec les mathématiques tout entières. Vous avez bien lu, Gödel a détruit le Principia Mathematica, le travail définitif justifiant la moindre proposition mathématique avec une exhaustivité particulièrement anale, avec cette simple proposition :

"Dans n'importe quelle théorie récursivement axiomatisable, cohérente et capable de formaliser l'arithmétique, on peut construire un énoncé arithmétique qui ne peut être ni prouvé ni réfuté dans cette théorie."

Et là, c'est énorme. Vous connaissez le coup d'Epiménide, le Crétois qui prétend que tous les Crétois sont des menteurs ? Soit vous le croyez, et si c'est le cas vous n'avez aucune raison de lui faire confiance, soit vous pensez qu'il ment, et dans ce cas vous êtes bien obligés de le croire. Ça s'appelle une boucle étrange, et Gödel, à travers cet énoncé, non seulement en fait une proposition de logique formelle mais, en passant, s'en sert pour dynamiter l'oeuvre d'une vie dont le but est de rendre les mathématiques imperméables à ce genre de bug, qui sera nommé par la suite le second théorème d'incomplétude de Gödel, ce qui est un fort beau nom pour un groupe de rock. En effet, réussir à prouver ce théorème dans le cadre du système de Russell, c'est avouer que la longue démonstration qu'est le Principia est incomplète. Mais ne pas réussir à prouver ce théorème, c'est fatalement prouver les limites du système, et donc reconnaître qu'il est incomplet. Boum. Comme quoi, les mathématiques, contrairement à ce qu'on pourrait croire, est une activité pour les hommes, les vrais.

Et monsieur se permet d'autres tours de force, comme offrir à Enstein, pour ses 70 ans, une démonstration mathématique connue sous le nom de la métrique de Gödel qui le fera douter de sa propre théorie de la relativité. Vraiment, le genre de type qu'on a envie d'inviter chez soi.

Et là c'est le drame. Vers la fin de sa vie, ses obsessions le font tomber dans la philosophie et le forcent, entre autres, à rédiger une preuve mathématique de l'existence de Dieu, qui est en gros la reformulation en logique formelle de la fameuse* preuve ontologique de Saint-Anselme : "Dieu est défini comme ayant toutes les caractéristiques, dont l'existence, donc Dieu existe", en gros. Dans la pratique c'est un peu plus compliqué mais pas beaucoup moins tautologique. Personne ne moufte, bien sûr: je suppose que, quand Kurt Gödel, le Terminator des maths, vous dit qu'il a trouvé la preuve mathématique de l'existence de Dieu, vous la fermez de peur qu'il passe chez vous et détruise une de vos démonstrations à vous et ruine votre carrière et votre moral.

Il finit par voir des maths partout, preuves de la grandeur du Tout-Puissant, et part tout doucement en sucette. Notamment, il finit par considérer les mathématiques comme un univers propre et physique, aussi réel que notre univers observable mais parfait, idéal, et surtout causal : ce qui se passe dans l'univers mathématique influence l'univers matériel, mais la réciproque n'est pas vraie. Il commence à considérer anges et démons comme des entités mathématiques qui y évoluent et influencent les mathématiques de notre monde et, puisque tout est mathématique, notre destinée. Oui, hein? Fatalement, l'idée que des ensembles d'équations conscientes manipulent en coulisse les rouages de notre monde alimente son délire de persécution naissant. Il finit par péter son dernier câble, écrit des équations sur les murs de sa chambre, devient définitivement paranoïaque, refuse de s'alimenter quand sa femme ne goûte pas sa nourriture et, lorsque celle-ci finit à l'hôpital à son tour, se laisse mourir de faim.

Moralité : les mathématiques TUENT!


*Bon, je parle pour moi, mais je suppose que je ne suis pas le seul à connaître Saint-Anselme. Si?

mercredi 10 février 2010

Théine Vs Caféine, le Grand Débat... qui fait pshiiit...

L'article que vous cherchez à déménagé sur The Swamp :



N'hésitez pas à aller le consulter là-bas.

mardi 9 février 2010

Culture


Parce qu'à Surge, on ne traîne pas que dans les débits de boissons et autres théâtres alternatifs.

jeudi 4 février 2010

Nulle Part Ailleurs


Vous ne trouverez cette photo (presque) nulle part ailleurs sur le web.

vendredi 29 janvier 2010

Vampires Lesbiennes et Cinéma Bis

Il y a de meilleures façons de commencer sa soirée que de se perdre dans les rues battues par la bruine de sa propre capitale, la nuit tombée. Non que je n'apprécie ses anciennes ruelles dont le pavé humide se fait caresser par la lumière orangée des lampadaires publics et sur lequel nos pas résonnent d'un claquement moite, ou l'architecture rococo-pouet-pouet d'un palais royal qui tombe sur mon chemin comme un varan du Nil sur une piste de bobsleigh, mais quand j'ai quelque chose à faire, j'apprécie fort peu les contretemps.

Le quelque chose en question s'intitule "De Sapho à Dracula : Grandeur et Décadence des Vampires Lesbiennes au Cinéma" conférence velue et édifiante tenue par l'expansive et cultivée Valentine Deluxe, sur un texte de Ben Bureau, à laquelle j'avais déjà assisté par le passé dans une petite salle punk du fond de ma ville natale qui, bien que de superficie restreinte, a le mérite de posséder une vie nocturne plus qu'intéressante et surtout détachée de l'arrogance et de la prétention des salles qu'une capitale peut abriter, mais assez de détails personnels et de peu d'intérêt, car je me rends compte que ce paragraphe ne fait qu'une seule phrase et ne compte aucun mot d'esprit, ce qui est un crime envers les vaillants lecteurs qui, fringuants, se jetèrent à l'assaut de mon compte-rendu en espérant quelque divertissement et se retrouvent avec pour toute récompense une loghorrée indigeste et dont les capacités fatiguogènes n'ont d'égales que les pages de l'annuaire téléphonique valaque de 1976, celui avec l'erreur d'impression.

(Afin de couper court, imaginez simplement le héros courant dans des ruelles mal éclairées, avec en fond sonore un truc du genre, je sais pas, la reprise de What Are You Waiting For des Franz Ferdinand et un montage sec durant lequel il demande son chemin, hésite, téléphone, tombe à genoux en hurlant puis retrouve son compagnon de soirée par hasard, en traversant une rue. Un montage elliptique, somme toute.)

C'est donc en frôlant le retard que j'entre dans le Théâtre de la Toison d'Or - excusez du peu - et que Vermithrax Pejorative et moi-même nous faisons snobber par la tenancière, occupée à faire reluire deux semi-célébrités locales. Passé cette expérience, c'est dans de trop petits fauteuils, un vin blanc trop sec à la main, que nous attendons l'hôtesse de la soirée.

(Parenthèse, seconde : Benoît Bureau et Valentine Deluxe sont en fait la même personne. Ayant été élevé à la culture comics, je dois avouer que le côté sexué du travestisme me passe un peu au dessus de la tête. J'ai un mal fou à ne pas voir ça comme un uniforme adéquat pour nuitamment combattre le crime.)

Et là, comme la première fois : conférence magistrale. Menée avec une érudition digne d'un Jean-Pierre Dionnet en jupons et un humour rappelant un Desproges fringué par Versace, Valentine explose les préjugés vampiriques d'un superbe bras d'honneur* et remet à niveau la culture générale de tout son auditoire avec dérision et précision. Le Dracula de Bram Stoker, origine du vampirisme littéraire ? Laissez-moi rire : le roman fondateur du mythe, écrit en 1896 par cette charmante baderne de Joseph Sheridan le Fanu, qui au vu de son patronyme n'a pas eu une enfance facile, pose les bases du genre en s'inspirant d'un personnage célèbre, Erzebeth "Betty" Bathory, chatelaine un brin tordue bien décidée à conserver son tein de jeune fille grâce à de fréquents bains de sang de vierge, et portée plus qu'à l'habitude sur les soirées entre filles. Mais attaquons le vif du sujet : saphisme et hémophagie sur pellicule argentée.

C'est un véritable festival d'images d'archives et de trésors cachés qui inondent de leur lumière blafarde les rangs de la salle. Après un rapide mais fendard tour d'horizon de ce que le genre a à offrir, de La Fille de Dracula au cinéma fantastique belge, Valentine s'attaque avec tendresse et passion à la filmographie du déchaîné Jean Rollin, qu'on ne présente plus.

Si ? Présentons-le alors. Jean Rollin, réalisateur français contemporain, profite de l'ambiance chamboulée de Mai 68 pour sortir en douce Le Viol du Vampire, son premier film vampirique. Réalisé avec des cacahouètes, tourné comme il peut, foireux au possible, le film arrive malgré tout à toucher un public particulier, amoureux de cinéma bis et de gothique en toc. Il continuera à parler exclusivement de vampires, de lesbiennes et de plages du Nord tout au long de sa carrière.





Sont alors passées en revue toutes les obsessions de l'auteur, des lesbiennes phlébotomiques cachées dans les horloges aux décors naturels récurrents (la même plage tout au long de sa carrière, notamment) en passant par sa passion pour le piano, les cols en velours et les ingénues écolières. Jean Rollin ? Un auteur, dont la soif de tourner fait fi des budgets ridicules et de l'amateurisme de son casting et qui enchaîne depuis plus de quarante ans les pellicules onirico-zédesques avec un aplomb que beaucoup lui envient.

D'aucuns diraient que je m'emporte encore à défendre des causes perdues. D'aucuns se tairont quand ils auront fait la connaissance de son jumeau maléfique, Jesús Franco, sujet suivant de l'allocution, connu dans la profession sous l'aimable sobriquet de l'Homme aux Mille Pseudonymes, auteur de plusieurs centaines de nanards innommables qu'il enchaîne avec un stakhanovisme qui n'a d'égal que son manque de talent. Une fois qu'on a goûté à Franco, on revient inévitablement vers Rollin en s'excusant. L'homme n'est pourtant pas dépourvu de fulgurances, grand découvreur de techniques de réalisations dont le fameux fondu-foufoune (une sorte de fondu au noir, mais avec une foufoune, vous l'aurez deviné) et défenseur d'un montage qu'on peut qualifier de métaphorique si on veut rester gentil et que l'on a ingéré une solide quantité de narcotiques très certainement illégaux dans plusieurs pays industrialisés.

Et c'est sur un point d'orgue magistral - la réinterprétation par madame le conférencier, en live et sans filet, de la scène mythique des Prédateurs où notre aimable narratrice donne la réplique à Susan Sarandon, ce soir jouée par une poupée gonflable - que se clôt un spectacle total, où l'intervention du public, remonté et interrogé sans cesse, tant que la voix sublime de l'intervenante ou l'utilisation magistrale du rétroprojecteur donnent à la soirée un cachet inoubliable. C'est donc le sourire aux lèvres et des répliques cultes à la bouche que Vermithrax et moi-même prenons le chemin du retour, non sans avoir regoûté une dernière fois le blanc aride servi au bar avec le fol espoir que le goût de térébenthine s'en soit évanoui pendant le spectacle tout en admirant la faune à lunettes épaisses, jerseys à motifs et air inspiré, qui peuplait ce soir-là une Toison d'Or complètement fabuleuse.

Valentine ? La prochaine, c'est quand tu veux.

*authentique

mercredi 27 janvier 2010

mercredi 20 janvier 2010

vendredi 15 janvier 2010

Les mystères résolus, suite et fin

UMMO, les lettres d'outre-espace
C'est le plus obscur des trois, et c'est pourtant mon préféré. Le 6 Février 1966, à Madrid, Jordan Penna, écrivain de son état, tombe sur une soucoupe volante dont le ventre est marqué d'un symbole heureusement simple à retenir, trois lignes verticales barrées par une quatrième, horizontale. Il en parle un peu autour de lui mais pas trop et, au lieu de rejoindre un monastère, fonder une secte ou pourquoi pas, tordre les couverts, il finit par ne plus ramener sa fraise.

Mais après quelques jours, d'autres personnes affirment avoir vu le même engin, peint du même symbole. Des photos de la chose commencent à circuler par lettres anonymes. Puis ce sont des pages et des pages de documents dactylographiés que reçoivent une poignée de personnes, dont plusieurs spécialistes dans des domaines aussi divers que l'ingéniérie, la physique, l'astronomie ou la biologie, parfois précédés par d'étranges coups de fil passés par un individu qui se dit un visiteur de la planète UMMO. Au final, ce sont des milliers de pages qui sont distribuées, décrivant la civilisation Ummite avec un certain souci du détail en abordant des sujets aussi divers que ses avancées technologiques, ses moeurs, croyances, organisations sociales, etc.

L'affaire fait bien entendu trainée de poudre et même si une majorité de contactés pensent à un canular, un petit groupe y croit dur comme fer. Le débat fait rage, les spécialistes retournent les documents dans tous les sens, des questions sont posées à l'étrange voix téléphonique qui répond sous forme de nouveaux documents, et bientôt l'affaire UMMO déborde dans la culture populaire de l'époque : les spécialistes télévisés, les journaux, les émissions radio, tout le monde parle pendant quelques mois de ces étranges anthropologues venus d'un autre monde.

Bien entendu, l'effet de mode finit par cesser, et seuls les afficionados les plus indéboulonnables en parlent encore. Et c'est presque 30 ans plus tard, en 1992, que Penna avoue avoir monté un énorme canular, originaux des lettres à l'appui.

Pensez-vous que cela a cessé ? Bien entendu, non. Les Ummologues refusent de croire Penna, arguant que le monsieur n'a pas les connaissances nécessaires pour monter un coup pareil, et la littérature sur le sujet ne tarit pas. Encore en 2002 sort Ummo : de vrais extraterrestres, une étude publiée sous le pseudonyme de Jean Pollion, parlant surtout du langage ummite comme s'il s'agissait d'autre chose qu'un code artificiel.

Et tout ça, malgré les remarques parfois dures des ufologues sérieux : Jacques Vallée, mi-démystificateur et mi-croyant, célèbre pour avoir réfléchi plus ou moins rigoureusement à la chose OVNI, affirme lui-même que si les documents Ummites sont assez cohérents et crédibles, les données scientifiques pures ne dépassent pas vraiment les avancées humaines, et tout au plus se permettent-ils quelques audaces purement science-fictionnelles qui pouvaient faire illusion en 1970, mais qui depuis ont perdu toute vraisemblance. Comme quoi, même les spécialistes sérieux faisant autorité dans la communauté ufologue n'ont pu endiguer l'enthousiasme des croyants.

jeudi 14 janvier 2010

Les mystères résolus, deuxième partie


Le Triangle des Bermudes
Coincée entre la Floride, les Bermudes et le Puerto Rico se trouve une zone maritime qui a fait couler beaucoup d'encre, au final pour pas grand chose. Tout le monde connaît la légende : ce coin de flotte et de cailloux qui surnagent aurait été le théâtre de disparitions mystérieuses.

Petit rappel de barème : en 1881 disparaît le Ellen Austin. On a peu de traces si ce n'est la rumeur, mais il semble que ça soit la première victime historique du Triangle du Diable. Plus marquant, le fameux Vol 19, composé de 14 bombardiers légers de l'US Navy, disparaît corps et bien dans de mystérieuses circonstances, ainsi que le transporteur lourd Mariner parti à sa recherche. On peut y ajouter également une poignée de navires eux aussi perdus dans le coin. La légende ajoute généralement le Marie Céleste à la liste, mais cette coquille de noix s'est en fait évaporé du côté du Portugal.

L'énigme reste épaisse pendant des lustres, jusqu'à ce qu'un type un peu plus rigoureux que la moyenne s'intéresse à l'affaire et décide de compiler sérieusement les documents officiels sur le sujet. Larry Kusche, chercheur bibliothécaire, a une lourde formation dans un domaine peu répandu parmi les afficionnados du surnaturel : l'analyse des faits et les statistiques. Et justement, il se trouve que tous comptes faits, si on intègre la taille de la zone et la fréquence de passage à l'affaire - la zone se trouve quand même dans le chemin de pas mal de monde - il n'y a pas eu plus de disparition dans le triangle des Bermudes qu'autre part en mer. Simplement, vu l'endroit, le trafic est particulièrement dense, et pas seulement avec les loups.

Pis : les cas de disparition les plus racontés sont facilement explicables. Le mythique Vol 19, par exemple : le pilote de tête, formateur de son état et en plein vol d'écolage, était connu pour son manque de rigueur et se trouvait en fait, suite à une erreur de repérage, 50 km au nord de l'endroit où il pensait se trouver. La phrase "causes inconnues" a été intégré dans le rapport de vol sous pression de sa maman, qui avait beaucoup d'estime posthume pour son fiston et quelques relations dans l'armée. Pareil pour l'équipe de récupération, partie à la hâte et sur les indications erronées du précédent vol. Quant aux navires, une bonne moitié n'a soit jamais disparu, ou bien a été retrouvée, ou ne se trouvait simplement pas dans le coin lors du naufrage.

Au final, la seule raison pour laquelle tout le monde connaît le Triangle du Diable, c'est que tout le monde en parle. Les militaires, c'est bien connu, sont les pires des pipelettes et à partir de deux cas assez conventionnels, ils ont réussi à tirer une légende presque épique, avec de glorieux militaires connaissant la région comme leur poche perdant leurs hommes dans une zone étrange où les instruments s'affolent et où les conditions climatiques étranges jettent les avions à la baille et font couler les bateaux de ligne alors qu'en fait, il suffirait de légiférer plus sérieusement à propos de l'alcool au volant pour éviter de pareils cas. Sans compter que le coin se trouve du côté de la Floride et vous savez ce qui passe trois fois par semaine par la Floride ? Des tempêtes et des ouragans, voilà quoi.

Il a suffit d'une poignée d'écrivains peu scrupuleux à la recherche d'un sujet un brin croustillant pour perpétuer la légende qui, malheureusement pour les sceptiques aux dents fragiles, court toujours aujourd'hui.

Demain : UMMO et les lettres d'outre-espace

mercredi 13 janvier 2010

Les mystères résolus

Il y a pire, en tant que bon sceptique, que de se retrouver plongé dans une conversation sur le surnaturel et les grands mystères du paranormal : ce sont ces putains de conversations qui tournent autour des mystères du paranormal qui ont été résolus à l'endroit comme à l'envers. Ah ben oui, nombre de mythes soi-disant inébranlables ont été démontés, parfois par hasard, il y a un petit temps maintenant. C'est déjà pénible de se retrouver seul au milieu des "tu ne te rends pas compte, il y a des trucs, j'ai beau ne pas y croire, tout de même" et de ronger son frein, en se retenant de faire le rabat-joie et de leur expliquer la lecture à froid ou la convection thermique, mais quand de surcroît ils sont en train de s'extasier sur ce qui est peu ou prou une supercherie archi-connue ou un bête concours de circonstances, il y a de quoi chopper un cancer du colon.

Surge ne reculant devant aucun sacrifice pour vous instruire en vous amusant, voici tout au long de la semaine un rapide survol de quelques mystères du paranormal complètement éventés et, malheureusement pour les fidèles, assez normaux en fin de compte. Comme ça, si jamais on mange ensemble, ça m'évitera des ulcères.

Uri Geller le plieur de cuillères
On va commencer par un type qui aujourd'hui a disparu de la circulation mais qui, à une époque, était suffisament célèbre pour avoir un caméo dans Boule et Bill. Fin 60, début 70, les plus vénérables s'en souviendront peut-être, un grand Israélien à l'air bizarre avait agité le PAF en tordant les cuillères en direct par la seule force de sa volonté. Tout le monde marche et tout le monde en parle : Uri Geller est doté de pouvoirs incroyables, un don des extraterrestres qu'il a rencontré dans sa jeunesse dans le but de convaincre un monde incrédule de leur présence sur Terre.

Soit. Déjà, si j'étais un visiteur venu d'une autre planète, capable de prodiges mystifiant la science humaine, je donnerais autre chose à mon seul prophète que la capacité à déformer l'argenterie. Principalement parce qu'avec un peu d'entraînement, il y a moyen d'arriver au même résultat à l'aide d'un petit peu de prestidigitation. Et justement, il se trouve que Geller a pratiqué la chose dans sa jeunesse. L'histoire ne dit pas si c'était avant ou après sa rencontre du cinquième type.

Notre ami Uri profite donc quelques années d'une certaine notoriété et passe par tous les plateaux télés et pages de magazines qui veulent bien de lui, engrangeant une coquette somme avec des prodiges dignes de Gandalf : plier les couverts, arrêter les montres, deviner des dessins. Impressionnant, non ?

C'est lors d'une émission télé, le Tonight Show, en 1971 que James Randi, illusionniste et chef de file des démystificateurs américains, tombe dans les coulisses sur notre ami Geller caché dans un coin avec la boîte à couverts en argent de grand-mamie sur les genoux, à chipoter autour des couteaux à poisson. Que fait-il ? Simplement, il plie les couverts dans un sens et dans l'autre, fatiguant le métal sans le casser. En effet, une fois réchauffé par le frottement et le pli, puis remis à sa place, le matériau fragilisé se plie sans effort. C'est d'autant plus probant et discret avec les cuillères, dû à leur forme incurvée qui masque la fatigue et qui donne un point déjà fragile à tordre. Randi ne le crie pas plus fort que ça mais conseille néanmoins discrètement au présentateur de l'émission de n'utiliser que des cuillères dont il connaît la provenance et que Geller n'a pu approcher avant le direct. Ainsi fut fait, et notre pauvre Uri s'est trouvé en panne de fluide mystique devant une nation entière, en direct, incapable de tordre la moindre fourchette à dessert.




Il aura suffit à Geller de profiter d'un simple truc de physique des matériaux, fatiguant parfois le couvert en direct avec l'excuse de le "magnétiser" (quoi que cela veuille dire), pour mystifier la Terre entière. Ça n'empêche pas les gens d'y croire encore aujourd'hui, malgré son humiliation nationale et télévisée, répétée plus tard par Gérard Majax.

Dernière précision, M. Geller a la fâcheuse habitude d'attaquer en justice des gens utilisant sa notoriété et démontrant ses tours. Rassurez-vous, fidèles lecteurs : il n'en a encore gagné aucun. L'équipe de Surge attend donc ses dommages, intérêts et publicité gratuite avec impatience. De plus, M. Geller ayant été fort proche d'une star de la pop récemment disparue, on risque d'en entendre parler à nouveau dans peu de temps.

Demain : le Triangle des Bermudes

mardi 12 janvier 2010

Attention ça va secouer !


Ici, chez Surge, on aime beaucoup ce que fait Fred Boot, l'étoile montante du webcomic, et je suis sûr que nous vous reparlerons de ses œuvres dans un futur plus ou moins proche.

Mais chez Surge, il n'est pas uniquement question de faire de grands articles de fond sur des sujets aussi indispensables qu'incontournables comme ceux auxquels nous vous avons habitués (et vous n'avez encore rien vu), car Surge, c'est aussi l'actualité.

Aujourd'hui, l'actualité c'est la nouvelle création de monsieur Boot, un projet qui couve depuis plus de 2 ans et qui fait ses débuts fracassants sur le net.

Ça s'appelle The Shakers !

Et si vous aimez le bon goût, les swinging sixties, les cocktails, Surge, les aventures haletantes, les destinations exotiques et les gourgandines aux petits pieds, alors The Shakers sont pour vous.


Bannière Shakers


Nice and easy...

dimanche 10 janvier 2010

C'était les années 2000, bis

Mon homologue ayant décidé de clouer sous verre ses trios de coups de coeur sur le mur de la décénie passée, je me sens obligé de faire de même. J'aime bien les listes : c'est reposant à faire, ça laisse le cerveau de côté et ça permet de remplir un blog avec de jolies images. Et pourquoi pas, ça vous donnera peut-être une mince idée de qui nous sommes, ce que nous pensons et vers où nous courons (dans l'ordre : deux clampins décadents, n'importe quoi pourvu que c'est drôle, et droit dans le mur).

Or donc.

Cinéma


Les Fils de l'Homme

Memento

Mindgame

La chose est difficile puisque si la nuit, je me transforme en le Comte, héros masqué traversant la vie nocturne un whisky à la main et rendant la justice là où elle n'est plus qu'une rumeur, un souvenir, un fantôme, mon alter-ego civil, lui, est critique cinéma semi-pro depuis un an et demi. J'ai donc mangé des tombereaux de films ces dernières années et en choisir trois n'a pas été aisé. Néanmoins, j'ai fait l'effort de sortir de ma période "un film par semaine" et de remonter aux jours glorieux où je payais ma place pour le bien de cette sélection. Néanmoins, auraient pu figurer également : Donnie Darko, Les Barons, Blade II (si si), Oldboy, I (Heart) Huckabees, Kung Fu Hustle, Kill Bill, Speed Racer, Inglourious Basterds, Slumdog Millionnaire, Un Prophète, TimeCrimes, Max et les Maximonstres...


Musique


Devin Townsend : Physicist

Yoko Kanno : GITS : SAC original soundtrack

Pure Reason Revolution : Amor Vincit Omnia

Encore plus difficile, pour la simple et bonne raison qu'entre 2000 et 2009 je n'ai écouté quasiment que des vieux trucs. Que voulez-vous, on ne rajeunit pas et les jeunes de maintenant, ils écoutent du boum-boum et du rap de gros noirs. Bref, on aurait pu aussi ajouter des trucs comme Stellastar* de Stellastarr*, Strawberry Jam d'Animal Collective ou You Could Have It So Much Better des Franz Ferdinand, mais ça serait tirer sur la corde.

Livres


Winshluss : Pinocchio

William Gibson : Identification des Schémas

Richard Dawkins : Pour en finir avec Dieu

Et là, c'est le drame. Je n'ai presque rien lu de récent ces dix dernières années. J'ai dû gratter un max pour trouver ces trois bouquins. Mais ils sont bons, croyez-moi. J'aurais pu ajouter également Dieu n'est pas grand de Christopher Hitchens, La Mystérieuse flamme de la princesse Loana d'Umberto Eco ou Filles Perdues d'Alan Moore.


Séries TV

Torchwood serie 3 : Children of the Earth

Dollhouse

The Office (UK version)

Joss Whedon rules, les chasseurs d'extraterrestres gallois et bisexuels sont super-cools, et les Britaniques sont juste géniaux. Bref. J'aurais pu ajouter aussi Angel, Doctor Who, Jekyll, Leverage, Burn Notice, Rome, House, les deux premières saisons de Battlestar Gallactica, Breaking Bad...